Qu'avez-vous lu dernièrement?

Moi j'ai lu "Sans nouvelles de Gurb" d'Eduardo Mendoza et j'ia commencé "Le Labyrinthe aux olives" du même auteur, pour l'instant j'aime bien!

Et c'est quelqu'un qui t'en a parlé?
Ou c'est au pif à la bibliothèque?
Je te demande ça parce qu'à chaque fois les livres que tu mentionnes ne me disent rien (bon, c'est vrai que je ne suis pas particulièrement calée en littérature, mais tout de même, ma mère a une grande bibliothèque que je connais bien, j'ai souvent traîné dans les rayons des bibliothèques...).


Bon moi j'ai finit Bilbo le hobbit et... non.
Vraiment. C'est trop bon-enfant, il y a trop de descriptions qu'on a du mal à comprendre à cause de tous les noms de lieux bizarres. Bilbo n'est pas particulièrement attachant je trouve, et son aventure n'est pas des plus palpitante non plus. Enfin, ça, c'est p-ê dû aussi aux longs passages descriptifs assomants. Quelle idée de s'acharner à tout expliquer ainsi.

Ne le dis à personne

Et c'est bien?


Alors moi je viens de finir le deuxième Sally Lockhart de Pullman... Désolé si je m'excite... cet homme est un dieu, un génie, un magicien.
C'est magique, vraiment, je ne comprends pas... je ne comprends pas.
Pourtant, il n'a rien, ce livre, c'est juste l'histoire d'une fille et de ses enquêtes, elle n'a rien, son écriture, je ne trouve aucun style particulier, c'est classique, comme écriture, assez riche mais pas trop, simple, des phrases bien construites... Alors pourquoi ça remue autant?

Ce livre contient un drame horrible, vraiment ça ne se fait pas de raconter des histoires comme ça, c'est répugnant, c'est effrayant qu'un tel malheur puisse arriver dans la vraie vie, il ne faut pas y penser, il faut oublier.
Et pourtant je viens de le finir, mon coeur est tordu, mais si jamais je pleure, c'est de joie.
Alors qu'aucun sentimentalisme mielleux, non, Pullman ne touche pas trop aux sentiments, il y va par petites touches discrètes, aucun épanchement final, mais, toujours, ça vous remue comme jamais. Enfin chez moi.

Voilà, ce que je voulais dire, c'est que ce livre est très réjouissant, tout-à-fait réjouissant, c'est comme... comme la satisfaction du travail bien fait, un truc sain, profond, délicieux, des intrigues très bien ficellées, c'est subtil, savoureusement complexe, des personnages attachants, dynamiques, un refuge collectif douillet... Et pourtant c'est souvent dramatique, vraiment horriblement dramatique et sombre, mais toujours il y a cette gaité presque palpable qui domine le tout.

Et ça c'est magique. Plus qu'Harry Potter. Comment un livre peut-il dégager tant de chose avec autant de simplicité? Je ne comprends pas.
Pullman est un sacré garnement je ne penserais pas qu'il me referais le coup un jour. Décidément, jamais rien lu de pareil.

anej a écrit:

Et c'est quelqu'un qui t'en a parlé?
Ou c'est au pif à la bibliothèque?
Je te demande ça parce qu'à chaque fois les livres que tu mentionnes ne me disent rien (bon, c'est vrai que je ne suis pas particulièrement calée en littérature, mais tout de même, ma mère a une grande bibliothèque que je connais bien, j'ai souvent traîné dans les rayons des bibliothèques...).


Bon moi j'ai finit Bilbo le hobbit et... non.
Vraiment. C'est trop bon-enfant, il y a trop de descriptions qu'on a du mal à comprendre à cause de tous les noms de lieux bizarres. Bilbo n'est pas particulièrement attachant je trouve, et son aventure n'est pas des plus palpitante non plus. Enfin, ça, c'est p-ê dû aussi aux longs passages descriptifs assomants. Quelle idée de s'acharner à tout expliquer ainsi.

Pourtant Eduardo Mendoza est un des auteurs les plus connus de la littérature espagnole^^
Bopn, alors "Sans nouvelles de Gurb", j'en avais entendu parler et "Le labyrinthe aux olives" c'était au pif à la fnac ^^
J'ai beaucoup aimé les deux, c'est amusant. Je vais commencé à lire "Le dernier voyage d'Horatio II" du même auteur: trop des barres!

Ah
Ben moi je ne connais que Gabriel Garcia Marquez.

C'est parce que tu n'as pas fait Européenne espagnol

Ah, voilà, c'est ça

Oui XD

J'ai lu Le roi des Aulnes de Michel Tournier en attendant le bac...
Bon, j'avais essayé en même temps un Blazac et puis Céline Voyage au bout de la nuit (le mystère des titres, ce livre-là, ça fait longtemps qu'il me faisait envie, mais ma mère me disait que c'était un peu complexe ou un peu limite moralement...) et je me suis décidée pour le roi des Aulnes. Parce que Céline et la guerre, ça me saoulait un peu, j'ai dû trop en lire des romans de guerre, et Balzac n'en parlons pas...
Dans Le roi de aulnes aussi, il y a la guerre, mais elle est au second plan, alors ça va, ce qui compte c'est juste Tiffauges, alors c'est plus interressant. Je l'ai trouvé quand même un peu long; on me parlait d'ogre et d'enleveur d'enfant et rien pendant plus de la moitié du roman.
Sinon, c'est original dans les théories; Tiffauges n'a jamais la moindre idée classique, il ne pense qu'original.
Et puis je m'attendais à du glauque, mais non, pas tant que ça. Enfin je ne sais pas, ma mère m'avait avertie que c'était dérangeant, alors je m'attendais à de la pédophilie, vu la façon dont Tiffauges réagit aux enfants, et après au meurtre, vu la jubilation "phorique" qu'il éprouve en portant un enfant mort, mais Tiffauges ne fait rien: enfin peut-être l'aurait-il fait s'il avait eu le temps.
Donc non, je n'ai pas été vraiment dérangée, un peu, mais il y a eu pire, et l'écriture n'est pas trop complexe.

Je ne connaissais pas

Eh bien j'ai lu J'ai hâte de vieillir de Brigitte Smadja, qui m'étonne toujours autant pour son huis-clos étouffant, silencieux, cru, qu'on ressent étonnament bien, et pour le soulagement qu'il procure, c'est comme un lavage, une épuration, l'héroine Marie en sort neuve et fraîche et nous aussi. J'adore ce genre d'expériences dérangeante et justes, vraies.
Ce qui est bien, avec la vérité, c'est qu'on la reconnait toujours quand on la rencontre. Ce n'est pas de moi, hein, c'est April dans "Les noces rebelles".

Sinon, j'étudie Les caprices de Marianne de Musset en français et j'adore aussi, à cause de l'amertume légère et ironique d'Octave, Octave est un personnage fascinant, beau-parleur, élégant, libre, fou, fier, désespéré. Oui, d'accord, j'avoue, je suis amoureuse d'Octave, mais les personnages comme celui-là ne sont pas très fréquents, surtout dans le théatre classique et/ou romantique, ou tout est trop lyrique pour trouver de l'ironie, de la distance avec les sentiments. C'est en général beaucoup trop prétentieux, le romantisme, ça se prend trop au sérieux, ça m'agace.
Là, Octave parle bien et dit ce qu'il faut dire, il sort des vérités nues, sans pudeur.
En plus, on a regardé la pièce, avec et par Lambert Wilson, et, évidemment, le jeu des acteurs sublime les dialogues, ils sont tous beaux, et leur sensibilité qui s'échappe de leur corps, de leurs regards, de leur attitude est savoureuse.

Il faudra que ej lise "The picture of Dorian Gray" d'O.Wilde en anglais. Vous l'avez déjà lu? Ne serait-ce qu'en français?

Je ne l'ai pas lu, désolé.
J'ai lu la nuit dernière La nuit des temps de Barjavel.
C'est l'histoire d'un groupe de savants du monde entier qui se mobilise devant une découverte fondamentale: un couple endormi conservé au fond d'un oeuf d'or dans les profondeurs de la glace du pôle Nord, vieux de 900 000 ans. Tous les deux très beaux, ils déchainent les passions des télés du monde entier. La femme, Éléa, est réveillée, et elle raconte son histoire a un médecin tombé amoureux d'elle, le Dr Simon. Voilà.

Bon, comme je sais très bien que je vais en écrire des tonnes et que je n'aurais pas envie de m'en empêcher et que vous n'aurez pas forcément envie de tout lire, voilà un résumé de ma critique: c'est un bon livre, qui traite de très nombreux sujets, de très nombreux thèmes fondamentaux, qui est drôle et émouvant, de sorte qu'il parle et qu'il comble les attentes de tout le monde. Avec par contre un peu moins d'efficacité qu'un livre plus précisément destiné à un genre de lecteur. Mais bon, il faut savoir gouter à tout et avoir envie de tout. Un livre comme ça, c'est un bon moyen pour s'inicier à tous les genres et toutes les sciences.
Moi, la partie qui ne m'a pas plu, c'est les souvenirs d'Éléa, qui décrivent un monde de science-fiction, parfait mais artificiel (ce qui m'a tjs répugné et fait peur), et un amour lui aussi parfait mais lui aussi +/- artificiel (les âmes soeurs sont désignées par ordinateur), dont la description est vraiment trop niaise à mon goût.

L'écriture m'a plu, elle ne semble pas se prendre au sérieux, avec parfois des phrases répétitives qui donnent un style loufoque:

Citation :

Il fallait être vraiment obstiné pour résister à son obstination.

Mais il y en a des meilleures encore, en tout cas une meilleur, mais je ne la retrouve plus.
Sinon il y a un peu d'humour:

Citation :

Le vent essayait de lui rabattre le nez vers l'oreille gauche. Il tourna la tête pour recevoir le vent de l'autre côté.

Là, la répétition du mot "vent" est moins flagrante mais participe au style ludique du livre. En tout cas au début.

Parce que dès qu'on pénètre les souvenirs d'Éléa, ça se gâte. L'histoire d'amour qui la lie à un autre homme, Paîkan, est censée être idyllique, et ça devient terriblement niais.
Le pire est atteint quand tous les animaux de la forêt viennent les voir et les entoure pour leur dernière étreinte (oui, c'est un drame, quand même, faut le dire, ça finit tragiquement): là, vraiment, on se demande si c'est sérieux ou si c'est encore les fantaisies de l'auteur qui parodie Blanche-Neige... En plus, il y a des chevaux bleus, si, si, c'est vrai:

Citation :

Les biches ocellées sortirent du bois et vinrent se grouper autour du couple humain. Il y eut aussi le cheval bleu, invisible dans la nuit, et les petits ours lents des arbres avec leur gilet clair, et les lapins noirs aux oreilles courtes, dont la queue blanche frétillait au ras du sol.

Bon, moi ce qui me fait rire, c'est l'aspect tjs terriblement ludique du "il y eut aussi le cheval bleu" et des petits ours avec leur gilet.
Et ça continue, en plus, il n'a pas peur d'en faire trop, Barjavel:

Citation :

Il mis ses bras autour d'elle, la souleva et la coucha sur la molle couche de l'herbe, parmis les bêtes. Elles s'écartèrent et firent un cercle autour d'eux. Il y en avait d'autres de la forêt, tous les chevaux blancs, les chevaux bleus, et les chevaux noirs, plus petits, qu'on ne voyait même pas sous la lune. Et les lentes tortues sortaient de l'eau pour les rejoindre.

Bon, voilà pour le niaiseux de l'amour "à la vie à la mort" d'Éléa et de Païkan. C'est ça qui est lourd: quand Éléa, séparée de son amant, se montre malgrès tout forte et intelligente voire machiavélique (ça fait du bien du machiavélisme dans le monde édenique dans lequel ils vivent), à la fin du passage est rappelé que c'est par amour, pour retrouver Païkan qu'elle agit ainsi ("Je suis à Païkan!" qu'elle sort à chaque fois ).

Bon, à part ça, les souvenirs d'Éléa décrivent la société, l'utopie dans laquelle ils vivaient, et moi, ça me fait chier, voir flipper, ce genre d'utopie.
C'est de la science fiction, de toute façon, je devais m'en douter, mais vraiment j'aime pas ça.
Pour ceux qui ont vu Wall-E, c'est le même genre: des écrans qui s'allument dans les airs, des engins qui volent et qui parlent, qui sont à votre service, un ciel artificiellement bleu, de l'herbe artificiellement verte, une prétendue égalité entre les citoyens, un monde où personne ne souffre du besoin, où tout le monde a tout ce qu'il veut, où on décide ou pas de travailler sans pour autant sombrer dans la pauvreté, où notre âme soeur nous est désignée par un ordinateur qui sait tout sur tout le monde...
Heureusement que vers la fin sont montrés les travers d'une telle société, le côté Big Brother, ceux qui n'ont rien, bien cachés au début et qui vivent dans une extrème pauvreté, ceux qui sont trop originaux pour qu'on leur ait désigné quelqu'un, condamnés à passer leur vie seuls...
Mais, quoi qu'il en soit, je n'ai pas aimé les souvenirs d'Éléa, soit pour la niaiserie de l'amour, soit pour le monde infernal où ils vivent.
Or, ces souvenirs forment une grande partie du bouquin...

Ce qui m'a plu (car ça m'a plu quand même, puisque je l'ai lu toute la nuit), c'est la partie des scientifiques, où il y a du suspense, de l'humour, du réel rassurant, des messages politiques universels, et de façon général, toute une philosophie de vie est décrite dans cette partie. C'est pour ça que je conçois parfaitement qu'on puisse avoir été bouleversé par un tel roman à l'adolescence, comme le furent apparemment de nombreuses personnes: non seulement ce livre explore en détail un élément obligatoire des lectures d'ado, l'amour, mais en plus il a un côté encyclopédique qui comble tous les besoins: il évoque la science, la politique, l'amitié, la religion, le choix de faire le bien ou le mal, la tolérance, la beauté, l'universalité des sentiments et des émotions... il a un côté forcément policier (meurtre, magouilles, enquêtes), il y a de l'action, de la science-fiction, et puis, comme je l'ai déjà dit, des sentiments, du suspense, de l'humour...

Bref, à lire quand même, personnellement, j'ai quand même été touchée par certains points évoqués par ce livre, et par la fin bien sûr, tragique mais aussi pleine d'espoir.

Ouah quel message! Ca c'est un critique xD
Après ce que t'as dit ton livre à l'iar très intéressant! Je ne connaissais pas.

Moi j'ai lu Rhinocéros de Ionesco et j'ai commencé Les choses de Perec.

Pour le premier, j'ai aimé. C'est amusant à lire, mais c'est triste à la fois.

En quoi c'est triste, Rhinocéros?

Moi j'ai lu Hamlet; je m'étais promise de lire un jour du Shakespeare: j'aurais préféré Roméo et Juliette mais il n'y était pas à a bibliothèque, du coup j'ai pris Hamlet.
Ça va, il y a un peu d'humour (et pas du comique de geste désuet à la Molière, du comique plus... ironique, moqueur, fin, comme je l'aime), un peu de romantisme (mais sur ce coup-là, Musset c'est mieux), et même des petites allusions osées au milieu du style très noble, c'est sympathique (il parait que Roméo et Juliette est mieux sur ce point-là. C'est sûrement mieux aussi pour ce qui est du romantisme. Quelqu'un l'a lu?).
Par contre, à part ces quelques écarts agréables, ça reste trop long et trop luxueux comme style, le sujet est traité trop froidement, je n'ai pas du tout été touchée par cette "tragédie".

Bah parce que c'est comique, mais en même temps c'est tragique, puisqu'en fin de compte il se retrouve le seul homme xD